BLOG LEBORGNE650

Bonjour à tous,
Je me permets de vous écrire au sujet du programme fédéral et du « oui » donné par le président sportif de mon groupement, Saint-Omer. Ces dernières heures, les insinuations à notre encontre se multiplient sur les réseaux sociaux et autres blogs : je préfère vous écrire directement plutôt que de répondre à des anonymes ou des personnes investies uniquement derrière leur clavier.
Dans mon groupement, la parole est libre, tout comme le vote. Je sais que ce n'est pas une habitude chez certains dirigeants mais chez nous, il n'y a pas de consignes de vote, pas de menaces, pas de coups de téléphone rageurs, pas de convocation devant un tribunal des bien-pensants envers vers celui qui n'est pas dans la pensée dictée par l'un ou l'autre, en son nom ou en sous-main. Mon président sportif est un ami, un bénévole hors pair qui se dévoue inlassablement pour nos concours de groupement : je souhaite à chacun d'entre vous de compter dans son équipe une telle personne. Ce débat autour du calendrier fédéral ne réussira pas à nous diviser.

A titre personnel, je suis farouchement opposé à ces programmes fédéraux et je l'ai dit, directement, à Claude Bruhier et Didier Arbonnier, bien avant la « consultation ».

Voici les principales raisons de mon opposition :
-  La théorie de la courbe du chien pour justifier des concours si à l'ouest est une vaste fumisterie (équipez vos pigeons avec des bagues GPS comme nous ou d'autres l'ont fait...). Que ceux qui y croient commencent par proposer de tels lieux de lâcher dans leur groupement plutôt que de transformer les vols fédéraux en expérimentation.

-  Il est illusoire de croire qu'une ligne du tout ouest est plus facile. Au groupement de Saint-Omer, nous jouons Le Mans depuis des années et c'est l'un des concours les plus sélectifs en jeunes. Par vent d'Est, les pertes en pigeonneaux seront conséquentes pour les colonies les plus excentrées de la région. De plus, si nous avons une saison avec des vents à l'Est à répétition, comme cela a pu être le cas ces dernières années, toutes les colonies n'auront pas les moyens de jouer tout le programme fédéral dans les meilleures conditions et à chances égales. Il est donc inéquitable.

-  Je ne comprends pas l'enthousiasme d'une partie des dirigeants de l'Est pour un tel programme, si ce n'est peut-être la volonté d'encourager le développement des VCDA. Pourquoi pas, c'est un vrai sujet éludé par la région... mais à mon sens, la méthode n'est pas la bonne pour ouvrir une discussion concertée sur les zones de jeu. En tout cas, cela ne doit pas se faire au détriment du plus grand nombre.
-   Le programme proposé est à nouveau un programme de demi-fond, et non pas des épreuves fédérales comme nous l'entendons dans notre groupement qui, je vous le rappelle, est le premier pourvoyeur de pigeons (alors que nous sommes l'un des plus petits groupements). Ces dernières années, les vœux de nos sociétaires sont unanimes pour demander des concours de fond mais cela demeure des vœux pieux. Pourquoi ? Je pense que certains se servent de ce programme fédéral « demi-fond » pour pallier le manque de concours dans leur groupement, à ces distances. Or, c'est bien au groupement d'organiser des concours de vitesse et de demi-fond, pas à la Première région : nous ne devons pas payer la carence de certains groupements.
-   Une telle ligne peut-elle avantagée les amateurs du Pas-de-Calais et du littoral ? Peut-être même s'il y a beaucoup trop de certitudes et d'idées préconçues à l'Est comme à l'Ouest sur la réussite des amateurs en fonction des lieux de lâcher : les statistiques sont trop souvent là pour le rappeler, en 2020 comme lors de nombreuses autres saisons. Mais si cela donne ce sentiment, c'est que le programme fédéral est manqué. Et c'est le cas avec cette proposition 2021 : elle divise comme jamais. La ligne fédérale doit nous réunir (je rappelle que nous sommes à l'origine d'un concours à l'Est en 2019 : je vais finir par croire que les meilleurs avocats de l'Est sont à l'Ouest...). J'en profite pour une précision géographique : il n'y a pas la mer à Saint-Omer (nous sommes plus proches des monts de Flandre que de la plage du Touquet...) !
-   Les concours fédéraux doivent ravir leurs adeptes et attirer les amateurs des concours internationaux pour qu'ils préparent les épreuves de grand fond. Je crains que cela ne sera pas le cas en 2021 avec un tel programme. Si les concours du Calc ne répondent pas à cet objectif, il est certain que de nouvelles dates apparaîtront pour pallier cette insuffisance. Il sera alors trop tard pour pleurnicher sur la baisse des contingents fédéraux mais il faudra l'accepter : il y a des logiques sportives implacables.

-  J'aime l'histoire de la colombophilie. Dans le calendrier – et c'est ainsi dans tous les sports -, il y a des incontournables, des rendez-vous sportifs, des « monuments » comme on dit dans le cyclisme qui ont du sens, qui valorisent un amateur, une colonie, des étapes que l'on rêve d'épingler au palmarès. Vannes, Les Sables d'Olonne, Savigneux, La Roche-sur-Yon ne me parlent pas... Certains trouveront peut-être ça nostalgique, mais je préfère les Bourges, Poitiers, Argenton, Limoges, Tulle, Brive, Souillac, Libourne, Bordeaux, Nîmes, Valence, Bergerac, Périgueux.


- Quid du concours semi-national : est-ce bien Toulouse comme annoncé par la Normandie ? Pourquoi pas, mais jamais il n'est pas apparu dans le projet soumis par la Première région.

-   Enfin, la méthode de discussion n'est pas la bonne. Les restrictions Covid ont bon dos pour éviter la concertation, c'est une facilité. Heureusement que les entreprises et administrations ne fonctionnent pas ainsi : le pays serait à l'arrêt.
 
Les années précédentes, le bureau de la Première région nous affirmait que le programme fédéral était ratifié par le conseil d'administration sur proposition de la commission sportive. Cela a même valu la démission d'un président sportif désavoué par le conseil d'administration. Qu'en est-il pour la saison 2021 ? A priori, les règles ont changé même si je n'ai pas eu de réponse claire et définitive du président Bruhier malgré ma demande. Le président Bruhier m'a simplement répondu : « le résultat est 7 pour, 4 contre, 3 non exprimés. La voix du président est prépondérante. » En réalité, à la lecture de la qualité des votants, cinq présidents sportifs (sur 13) ont adopté ce programme : cela s'appelle un passage en force. Pas sûr qu'ils représentent plus de 25% du contingent.

A aujourd'hui, le président de la Première région a décidé ne pas consulter son conseil d'administration : c'est inédit. S'il le faisait, c'est-à-dire avec le bureau de la Première région et les présidents des groupements qui constituent le conseil d'administration, je voterai contre parce que ce programme n'est pas dans l'intérêt général qui doit nous motiver : c'est ma position depuis les premières propositions (tout aussi ubuesques avec des lâchers à Vannes, des lâchers séparés, quatre enlogements en quatre semaines...). Pourtant autant, le vote du CA serait-il différent de celui revendiqué par le président Bruhier à la commission sportive ? Je n'en suis pas certain... Ces dernières années, sur toutes les questions et d'une manière indéfectible, une solide majorité unit le bureau de la Première région et les représentants des groupements d'Avesnes, de Valenciennes, Cambrai, Lille, Arras, Dunkerque, Saint-Pol : on y retrouve les principaux promoteurs de ce projet de calendrier. C'est un fait, cette fois bien démocratique : on peut le regretter, le dénoncer, mais c'est ainsi... Ce ne sont pas les insultes, les menaces, les invectives qui changeront la vision de la Première région. A chacun de se prendre en mains !


Libre à vous de partager ce message... Je m'en retourne à la sérénité audomaroise !



Benoît Cailliez

 PROPOSITION DE MONSIEUR PHILIPPE ODENT